Adaptation d’un film en un roman ou une BD

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L’adaptation d’un film ou d’une émission télé en un roman ou une BD est la question centrale de notre article d’aujourd’hui. 

Produire un film est un exercice fastidieux, écrire un roman ne l’est pas moins même si, il faut l’avouer, les enjeux sont différents. 

De la pré- à la postproduction en passant par le casting et le filmage, un film exige le déploiement de moyens matériels et humains conséquents. 

Aucun écrivain ne peut dire qu’écrire est facile, car le vrai défi est de transcrire sur plusieurs pages son idée. 

Est-ce que partir d’un film rend l’exercice plus facile ? Comment s’y prendre pour réussir son adaptation ? 

Autrement dit, comment passer du genre cinématographique (scénario) vers un roman ou une BD ?

Adaptation d’un film en un roman ou une BD

Roman vs Film

Avant de penser adaptation, il faut comprendre ce qui distingue fondamentalement un scénario de film d’un roman.

Un scénario est écrit pour être vu : il s’attarde surtout sur les actions et les dialogues, dans une dynamique visuelle et rythmée.

L’image y est reine, la suggestion précède souvent l’explication.

Le roman, lui, repose sur la narration : il pénètre l’intériorité des personnages, explore leurs émotions, leur passé, leurs dilemmes intimes.

Il peut ralentir le temps, étoffer les descriptions, développer un univers.

Adapter un film en roman (ou en BD) suppose donc d’ajouter de l’épaisseur à ce qui était jusque-là montré brièvement à l’écran.

De l’écran à la page : la novelization

Le mot anglais novelization désigne ce processus d’adaptation d’un film en roman.

Il n’existe pas vraiment d’équivalent précis en français, j’ignore si l’on pourrait parler de « romancisation« .

Cette pratique, plus courante qu’on ne le pense, remonte aux débuts du cinéma.

Dès 1915, le réalisateur Louis Feuillade adapte lui-même son film Le Vampire en une série de sept volumes.

Le roman apporte une clarté narrative à un film parfois jugé confus ou trop elliptique.

Autre exemple marquant : King Kong, adapté en roman en 1933 par le journaliste Delos W. Lovelace, avant même la sortie du film en salle.

À partir des années 1970, le phénomène prend de l’ampleur avec l’essor des genres science-fiction, fantasy et horreur.

Des œuvres cultes comme Taxi Driver ou Back to the Future font l’objet d’adaptations littéraires, souvent publiées à la sortie des films.

Une stratégie culturelle et commerciale...

Pour les studios, ces adaptations représentent aussi une opportunité marketing.

Elles permettent de prolonger l’expérience du spectateur ;

  • de conquérir un public plus jeune (notamment les enfants n’ayant pas accès aux salles de cinéma), ou encore
  • d’élargir le rayonnement de la marque auprès des lecteurs.

Certaines adaptations vont même jusqu’à surpasser le film original dans l’imaginaire collectif, en apportant une nouvelle profondeur aux personnages ou à l’univers narratif.

Enrichir un scénario, c’est lui donner une voix intérieure, creuser les silences, et réinterpréter les scènes à travers une autre forme de langage.

La novelization devient alors un véritable travail d’écriture littéraire, où l’auteur ne se contente pas de retranscrire mais réinvente.

Pour redécouvrir une histoire autrement

Adapter un film en roman ou en bande dessinée, ce n’est pas seulement un changement de format.

C’est une métamorphose narrative, une relecture sensible d’un récit déjà connu.

Une adaptation réussie révèle une autre facette de l’histoire, prolonge son souffle et la rend accessible autrement.

Dans un monde saturé d’images, revenir à l’écrit, même à partir du cinéma, est une manière précieuse de renouer avec le pouvoir de l’imagination.

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