Comment mieux écrire avec E. B. White en 13 conseils

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La question comment mieux écrire se pose souvent voire même s’impose quand on veut affuter son talent d’écrivain. 

Il suffit de taper ladite requête sur un moteur de recherche pour se rendre compte de l’avalanche de contenus déjà publiés sur le sujet.

Cela est la preuve que depuis toujours cette question suscite de l’intérêt.

Dans cet article, nous allons tenter d’y apporter quelques réponses en nous basant sur les écrits de l’écrivain américain E. B. White. 

Elwyn Brooks White de son nom complet, E.B. White est né le 11 juillet 1899 à Mount Vernon à New-York.

Coauteur avec William Strunk Jr de The Elements of Style, il est surtout connu pour avoir écrit les livres jeunesse à succès La Toile de Charlotte (1952) et Stuart Little (1945).

Ayant publié plus de 1800 articles et donné des centaines d’interviews, voici treize conseils qu’on peut en tirer pour mieux écrire

Comment mieux écrire avec E. B. White en 13 conseils

Conseil n° 1 : L’instinct de l’écrivain (prendre son temps)

L’écrivain parle du sentiment qu’il a éprouvé après qu’il a fini d’écrire La Toile de Charlotte. 

Il parle aussi du temps qu’il lui a fallu avant de finir son premier jet qui ne l’enthousiasmait guère, précise-t-il dans son interview publiée dans The Paris Review.

Le pressentiment qu’il subsistait encore beaucoup d’erreurs qu’il fallait éradiquer l’envahissait.

Et c’est normal pour un premier jet. Ernest Hemingway ne nous avertit-il pas déjà en nous disant que tout premier jet est nul ?

Pour lui, il lui a fallu du temps et beaucoup de patience, ce qui a dû sûrement lui donner du recul par rapport à son texte.

C’est donc une invitation à prendre son temps. A reposer son texte parfois avant de le retoucher et ne jamais oublier que tout premier jet est perfectible.

Conseil n°2 : Sur la page blanche

Dans ses Lettres, E. B. White dit ressentir face à une page blanche une sorte d’excitation, parfois même une frustration.

Celui-ci tout comme celui-là, sont tout à fait compréhensibles et fréquents chez l’écrivain. 

Excitation… Car un page blanche est comme un terrain vide à remplir, une terre à conquérir, une possibilité de transcrire au moins une parmi le millier d’histoires au fond de sa tête. 

Frustration… Car transcrire son histoire sur plusieurs pages jusqu’à un livre, a l’air plus facile mentallement que dans la réalité. 

Il navigue entre les deux sentiments, tantôt l’un où l’autre, tantôt l’un et l’autre qu’il n’arrive pas à décrire clairement son ressenti. 

Mais malgré ces incertitudes, doutes et tâtonnements, il est certain d’une chose : “une feuille blanche est plus prometteuse qu’un ciel en or.”

Conseil n°3 : Sur l’écriture jeunesse

L’écriture jeunesse n’est pas un exercice anodin car elle exige beaucoup de tact.

Certains auteurs peuvent tomber dans le piège de la bassesse évitant un texte trop savant pour leur public.

Oubliant que les enfants sont intelligents, curieux et éveillés. 

Qu’ils reçoivent tout ce qu’on leur offre du moment que c’est offert sincèrement.

Conseil n°4 : Le style

Le style représente la signature personnelle de l’auteur et, globalement, son identité.

C’est un aspect de l’expression, volontaire ou spontané, de l’écrivain qui le rend unique. 

D’où, certains auteurs qu’on peut reconnaître à leurs textes même les yeux fermés.

Soit par leurs tournures phrastiques, soit par quelque autre caractéristique.

E. B. White, dans The Elements of Style, démontre qu’au-delà de l’aspect identitaire, le style révèle l’esprit de son auteur en portant et en dévoilant ses empreintes.

Conseil 5 : L’importance de la clarté

Etre le plus clair possible a toujours été le but premier d’E. B. White dans chacune de ses démarches d’écriture. 

Pour lui, privilégier la clarté est une marque de respect à son lecteur. Étant lui-même un lecteur lent, confie-t-il dans son interview dans le New York Times, il veut s’assurer que le lecteur comprenne facilement le message qu’il souhaite transmettre. 

Il veille donc à atteindre la clarté, la fluidité, passant par plusieurs révisions strictes.

Conseil 6 : Le doute et les blocages

Le doute est le propre de l’homme quelle que soit la sphère de sa vie, l’écriture n’en est pas exemptée. 

Mieux vaut se poser des questions sur l’intrigue qu’on construit et sur les personnages, propose E. B. White, au lieu de se figer.

Si malgré cela, les doutes et les blocages persistent, il vaut mieux passer à autre chose. Soit provisoirement, soit définitivement. 

Conseil n° 7 : L’auto-correction

L’auto-évaluation (auto-évaluation) est un atout non négligeable, je dirais même vital, pour l’écrivain.

Même si tous n’en sont pas pourvus et tant mieux car, avoue E. B. White, ce n’est pas un critère qui justifie la qualité de l’écrivain et de ses productions.

Il reconnaît avoir rencontré des très bons écrivains au cours de sa vie, certains étant pourvus de cette qualité alors que d’autres non.

Conseil n° 8 : Sur la procrastination

Comme tout métier créatif, celui de l’écriture n’échappe pas à la procrastination. 

La discipline en est souvent le remède. 

C’est pourquoi E. B. White suggère la fixation d’un délai comme moyen de contourner cela.

Bien qu’il reconnaît que le respect du délai est impossible pour l’écrivain qui, tel un surfeur attendant la bonne vague, est toujours en attente de la bonne idée. 

Parfois, cela ne dépend même pas de la personne, il y a certains jours où, quelle que soit l’envie, les mots ne viennent pas.

B. White imaginait mentalement ses scénarios avant de se mettre à écrire. Cela permet d’autre part, de contourner le syndrome de la page blanche.

Conseil n°9 : L’inspiration

L’inspiration est l’élément central du travail d’écriture. EB White par analogie, compare cela au travail de mécanicien. 

Pour graisser une voiture, il a besoin d’inspiration car sans cela, il peut tout faire de travers.

J’associe souvent procrastination et inspiration car à trop attendre la bonné idée, on risque d’attraper le syndrôme de l’objet brillant.

Attendre longtemps et puis abandonner pour une nouvelle idée qui semble alléchante que la précédente.

Conseil n° 10 : L’importance de rêver et de l’imagination

L’écrivain confie que l’histoire de son livre Stuart Little lui est apparue en rêve une nuit. Avec un peu d’imagination, il a mûri son rêve en y revenant assez souvent mentalement. 

Il est vite devenu familier aux personnages de celui-ci qui dès lors lui tenait compagnie dans son sommeil ou ses insomnies. 

Au fil du temps, l’histoire devenait intéressante et attachante qu’il a jugé bon de la mettre in fine par écrit. 

C’est pour ça que pour moi, l’écriture est un appel à exercer son âme d’enfant car il n’est pas plus imaginatif qu’un enfant.

Conseil n° 11 : La responsabilité de l’écrivain

Etre écrivain sert-il encore à quelque chose aujourd’hui où presque tout le monde écrit ? 

Je reçois souvent cette question et j’y réponds toujours par l’affirmative.

Mais s’il vous faut des arguments, heureusement qu’E. B. White en fournit plein. J’aime la phrase qui conclut sa réponse à cette question. 

Il dit de prime abord que l’écrivain n’est pas un interprète de son monde. Qu’il doit plutôt le décrire et contribuer à le construire pour ne pas dire l’améliorer. L’écrivain doit élever, perfectionner et non abaisser. Etre très précis et non tatonnant, vif et non terne, vrai et non faux, bon et non nul.

La responsabilité de l’écrivain, conclut-il, n’est pas forcément politique mais l’engagement d’offrir, du beau, du vrai, du correct. 

Conseil 12 : Le rôle de l’écrivain

Pour E. B. White, le rôle de l’écrivain est d’amuser, d’informer, d’inspirer, d’offrir des défis, d’interpréter et de refléter la société dans laquelle il vit.

L’auteur semble trouver les textes de son époque un peu déprimants et tristes, la vie ne l’est-elle pas déjà assez ? Il constate et condamne la colère et la perte du sens de la répartie et de l’humour chez certains écrivains. 

L’un des rôles de l’écrivain aujourd’hui, finit-il, est de tirer la sonnette d’alarme. Face à l’environnement qui se désintègre, il doit faire quelque chose. 

Au lieu de transporter des pierres de la lune, nous devrions faire le ménage autour de nous.

Conseil 12 : L’espoir

La vie n’est pas une mer tranquille sur laquelle on vogue sans turbulences. 

Et l’écrivain qui en a conscience, se doit de la porter et l’apporter à son monde.

Notre où sont le deuil, la solitude, la dépression, les accidents, les guerres… Seul l’espoir permet de tenir débout.

E. B. White expose son optimisme, rappelant qu’il croit qu’il subsiste encore quelques bonnes âmes qui continueront à apporter la lumière de l’espoir à notre monde qui sombre.

Conseil 13 : Ce qu’il tente de dire à ses lecteurs

Que veut-il dire à ses lecteurs ? Il avoue ne pas en savoir grand chose mais ce qu’il sait avec certitude est qu’il doit dire quelque chose. 

Pour lui, l’écriture n’est pas forcément une adresse au lecteur mais parfois la transcription de ses voix intérieures. 

Il considère accidentelle, son atterrissage dans l’écriture de jeunesse et la publication de son livre à succès La Toile de Charlotte bien qu’il trouve l’idée amusante .

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