Il existe de nombreuses figures de style, chacune ayant un but précis dans la phrase.
Ces figures de style sont des procédés littéraires qui ajoutent de la profondeur, du sens et de la beauté au langage.
De l’allitération au zeugma, il existe d’innombrables façons d’utiliser les figures de style pour créer des images vivantes, transmettre des idées complexes et évoquer des émotions fortes.
Analgie
L’analogie est une ressemblance partielle entre deux objets.
Il peut parler des objets, relevant d’un domaine différent, et n’ayant strictement rien à voir l’un et l’autre.
Mais les termes présentent tout de même quelques similitudes par ce rapprochement.
Le mot analogie, provient du latin analogia (du titre de l’ouvrage De Analogia de César), et signifie vaguement ressemblance.
Exemple d’analogie
Nous prenons en guise d’exemple pour l’analogie, quelques vers de Musset :
C’est dans la nuit brune
Sur le clocher jauni
La lune
Comme un point sur i
Musset, Premières poésies, “Ballade à la lune”
Anaphore
Emprunté du grec anaphoré, formé de l’élément ana “de nouveau, en arrière” et de pherein “porter”?
Cette figure de style consiste à répéter successivement le même mot ou groupe de mots au début de chaque phrase ou membre de phrase afin de produire un effet de d’insistance ou de symétrie.
Exemple d’anaphore
Zaïre, notre monnaie
Zaïre, notre pays
Zaïre, notre fleuve
Asyndète
L’asyndète est un terme de grammaire, synonyme de disjonction, sorte d’ellipse par laquelle on retranche les conjonctions simplement copulatives qui doivent unir les parties d’une phrase. (Littré)
Cette figure de style consiste, en l’absence de conjonctions dans une phrase, pour créer un effet de rapidité ou d’urgence.
L’asyndète peut être utilisée pour donner plus de force à une idée.
Un exemple d’asyndète
Je suis venu, j’ai vu j’ai vaincu. (Jules César)
Polysyndète
On ne peut pas parler d’asyndète comme figure de style sans mentionner son voisin : la polysyndète.
Sorte de pléonasme fort usité dans les énumérations, elle consiste à répéter une conjonction plus souvent que ne l’exige l’ordre grammatical. (Littré)
Du grec polusundetos, il est formé sur l’élément grec polus “nombreux” et de syndetos “lié avec” dérivé du verbe sundein “joindre”.
Exemple de polysyndète
Oui, je e lui rendrai, mais mourant, mais puni
Mais versant à ses yeux le sang qui m’a trahi;
- Voltaire, Zaïre, acte III, sc. VII
Comparaison
Ce terme est un emprunt au latin comparatio, attesté depuis 1174 et spécialisé depuis 1268 comme terme de rhétorique.
Cette figure de style utilise “comme” ou “semblable à” pour comparer deux choses.
La comparaison peut aider à mieux visualiser une idée ou à donner plus de couleur à un texte.
Pour parler de comparaison, il doit y avoir la présence de :
- Un comparé ou thème
- Un comparant ou phore
- Un outil de comparaison
- Le point de comparaison.
Les outils de comparaison peuvent être des conjonctions ou des adverbes (comme, ainsi que, de même que…)
Exemple de comparaison
Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères
Des divans profonds comme des tombeaux.
Métaphore
Terme de rhétorique. Dans le sens primitif, qui est celui d’Aristote et de l’étymologie, métonymie est synonyme de trope.
Dans un sens plus restreint, qui est le sens des rhéteurs postérieurs, de Cicéron, de Quintilien et le sens actuel, figure par laquelle la signification naturelle d’un mot est changée en une autre ; comparaison abrégée. (Littré)
Ce terme dérive du grec méta “au-delà” et phorein “porter”, c’est un rapprochement entre deux termes reposant sur une ressemblance.
Selon Le Petit Robert, c’est un procédé qui consiste en un transfert de sens.
La métaphore procède par le rapprochement de deux réalités distinctives.
C’est le remplacement d’un mot par un autre appartenant au mêle champ sémantique.
Exemple de métaphore
La nature est un temple où des vivants piliers…
Sortes de métaphores
Métaphore in praesentia
Le comparé et le comparant sont présents dans la même phrase.
Exemple : La nature est un temple où des vivants piliers
Laissent parfois sortir des confuses paroles. C. Baudelaire, Les Fleurs du mal, “Correspondances”
Métaphore in absentia
Dans ce type de métaphore, on remarque l’absence du comparé.
Exemple : Quand parut Aurore aux doigts de rose
Qui naît de grand matin… Homère, Odyssée, Chant V.
Différence entre métaphore et comparaison
Pour faire court, la différence entre la comparaison et la métaphore est…
- Pour la métaphore, on a deux éléments : un comparant et un comparé.
Onomatopée
Une onomatopée est un mot qui imite le son qu’il décrit.
Les onomatopées sont souvent utilisées dans la littérature pour donner plus de vie et de réalisme à un texte.
Voici un exemple :
– “Le chien aboie” : dans cet exemple, le mot “aboie” est une onomatopée qui imite le son que fait un chien en aboyant.
D’autres exemples d’onomatopées courantes sont :
– “Miaou” pour décrire le bruit que fait un chat.
– “Cocorico” pour décrire le chant du coq.
– “Tic-tac” pour décrire le bruit d’une horloge.
– “Clic” pour décrire le bruit d’un bouton.
– “Sssss” pour décrire le bruit d’un serpent qui siffle.
– “Boum” pour décrire le bruit d’une explosion.
Métonymie
La métonymie est une figure de style qui consiste à remplacer un mot par un autre mot qui est lié par une relation logique, souvent d’ordre spatial, temporel ou de cause à effet.
Cette figure de style permet de condenser une idée et de donner plus de force à un texte.
Voici un exemple de métonymie : “Les gants de boxe ont remporté le match”.
Dans cet exemple, le mot “gants de boxe” est utilisé pour désigner le boxeur qui les porte, car il est logique de lier les gants de boxe au boxeur qui les utilise pour remporter le match.
Un autre exemple de métonymie est “la couronne” pour désigner le roi ou la reine, car la couronne est un symbole de pouvoir et de royauté.
Un célèbre exemple de métonymie est la phrase “Le stylo est plus puissant que l’épée” de l’écrivain britannique Edward Bulwer-Lytton.
Dans cette phrase, le mot “stylo” est utilisé pour désigner l’écriture et la puissance des idées, tandis que l'”épée” représente la force physique.
En résumé, la métonymie est une figure de style qui permet de remplacer un mot par un autre qui est lié par une relation logique, pour condenser une idée et donner plus de force à un texte.
Prolepse
La prolepse est une figure de style qui consiste à anticiper une objection ou une question que pourrait se poser le lecteur ou l’interlocuteur.
Cette figure de style permet de montrer que l’auteur ou l’orateur a anticipé les objections ou les questions et qu’il est prêt à y répondre.
Voici un exemple de prolepse : “Je sais ce que vous allez dire, mais permettez-moi de vous expliquer pourquoi cette décision est la meilleure pour l’entreprise.”
Dans cet exemple, l’auteur anticipe une objection ou une question que pourrait poser le lecteur ou l’interlocuteur, à savoir pourquoi cette décision est la meilleure pour l’entreprise.
Un autre exemple de prolepse est dans le roman Les Misérables de Victor Hugo.
Dans le chapitre “Le Champ Mathieu”, Victor Hugo anticipe les critiques qui pourraient être faites à son style d’écriture et à sa façon de décrire les paysages. Il écrit :
“Le lecteur nous permettra de lui dire que nous avons ici transcrit scrupuleusement tout ce que nous avons pu voir de plus pittoresque et de plus caractéristique dans les environs de la forêt de Montfermeil, et que, pour cette partie du livre au moins, si le travail est mauvais, la copie est fidèle.”
En résumé, la prolepse est une figure de style qui consiste à anticiper une objection ou une question que pourrait se poser le lecteur ou l’interlocuteur, afin de montrer que l’auteur ou l’orateur a anticipé les critiques et est prêt à y répondre.
Analepse
L’analepse est une figure de style qui consiste en un retour en arrière dans le temps, soit dans le récit d’une histoire, soit dans la narration d’un événement.
Cette figure de style permet de créer un effet de suspense ou de donner plus de profondeur à un personnage ou à une situation.
Voici un exemple d’analepse : “Je me souviens encore de ce jour où j’ai rencontré Marie.
C’était un jour de printemps, le soleil brillait et les oiseaux chantaient. Elle est apparue devant moi, avec son sourire radieux et ses yeux pétillants.
Mais je ne savais pas encore à ce moment-là que cette rencontre allait changer ma vie à jamais.
” Dans cet exemple, le narrateur commence par raconter l’histoire de sa rencontre avec Marie, puis il fait un retour en arrière pour donner plus de détails sur la journée en question, avant de revenir à l’instant présent, où il réalise l’importance de cette rencontre.
Un exemple célèbre d’analepse se trouve dans le roman Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas.
Dans le chapitre 2, Dumas utilise une analepse pour raconter l’histoire de la rencontre entre D’Artagnan et Athos, avant de revenir à l’instant présent où les deux personnages se retrouvent à l’auberge.
En résumé, l’analepse est une figure de style qui permet de faire un retour en arrière dans le temps, pour donner plus de profondeur à un personnage ou à une situation, ou pour créer un effet de suspense dans le récit d’une histoire.
Conclusion
Les figures de style peuvent être des outils puissants pour susciter des émotions dans vos écrits, y compris la tristesse.
L’utilisation de procédés tels que la métaphore, l’anaphore, l’ellipse, le chiasme, l’antithèse, le parallélisme et la litote peut conférer à ta prose une plus grande profondeur et une sensibilité accrue.
Cependant, il est important d’employer ces figures de style avec modération et tact, de peur qu’elles ne se transforment en sentimentalisme flagrant et ne désintéressent les lecteurs.
Références
Dictionnaire historique Le Robert
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