Des souris blanches et des hommes de couleur… Ce titre vous dit-il quelque chose ?
Pourquoi des souris ? Et en plus des souris blanches ? Et bin, pleines de questions peuvent jaillir de votre cerveau.
Mais j’espère que cet avis répondra à celles-ci. (Je me les suis posées aussi d’ailleurs) avant de lire ce roman d’Éric Pommet.
Pour rappel, Des souris blanches et des hommes de couleur est sorti à l’orée de l’année 2022. Au mois de décembre. Il a été publié chez Edilivre et celui-ci a déjà reçu plusieurs retours positifs des lecteurs.
Avant de poursuivre, vous pouvez lire ma chronique sur Frédéric, instants de grâce de Dominique Faure.
Résumé
Deux migrants clandestins poursuivent une improbable quête onirique à travers un monde sordide. Un univers qui ne laisse émaner que les effluves d’une prospérité confisquée. Un monde en proie aux crises climatiques, où les pandémies se succèdent. Ils sont liés par un pacte de misère qui les rend inséparables. Leur utopie : trouver le pays des droits de l’Homme, se faire une place dans un monde qui ne les attend pas.
Leur recherche n’est pas simplement matérielle, c’est un besoin d’absolu, c’est une quête spirituelle à laquelle on aimerait croire. Ils veulent se construire leur propre idéal. Ils imaginent une société de tendresse, d’amour et de solidarité. Une communauté sans chef, avec ou sans Dieu, où chacun peut s’assumer en tant qu’Homme libre.
On les observe se débattre telles des souris de laboratoire, dans le labyrinthe de ce monde vicié qui regorge de culs-de-sac et de chausse-trappes. Parviendront-ils à atteindre l’inaccessible étoile ? Par bonheur, ils ont le rêve, alors brille encore l’espoir.
Biographie de l’auteur
Éric Pommet est correspondant local de presse pour le journal Le Progrès de Lyon, après avoir fait carrière dans le secteur du social et du culturel.
Passionné de théâtre, il s’est essayé à la comédie, à la mise en scène et à l’écriture théâtrale.
Il est titulaire d’une licence d’anthropologie et a suivi une formation de gestion des entreprises culturelles.
Des souris blanches et des hommes de couleur est son premier roman. Il le définit comme un roman social et surréaliste.
Mon avis sur Des souris blanches et des hommes de couleur
Des souris blanches et des hommes de couleur est l’histoire de deux migrants clandestins, deux amis, deux hommes complices (et complémentaires) : Rachid et Chaad.
À moins que ne l’ait pas remarqué, l’auteur ne parle pas trop précisément des pays d’origine de ces deux migrants.
Ces deux jeunes exotiques qui ont quitté leurs « chez eux » se laçant à la quête d’un pays imaginaire baptisé le pays des droits de l’homme. Un pays où il fera beau vivre.
Un pays où il n’y a plus de pauvreté et de faim. Lors de leur traversée, ils seront aidés par un passeur, Kevin, qu’on surnomme l’Irlandais.
C’est un trafiquant et un proxénète qui, même après leur traversée continuera à les rançonner suite à une grosse bêtise de Chaad.
Il a vu une belle femme vêtue d’un joli chemisier en soie. Chaad essaya de tâter le chemisier mais la fille qui de toute ses forces voulait se défaire, prit cela pour un acte de viol, ou d’agression sexuelle.
Rachid faisait tout afin de retirer son ami mais vous savez, Chaad est très fort. La fille s’en alla la chemise déchiquetée.
Dans un souci de détail que je dirai, presque obsessionnel, l’auteur dès le début du roman nous présente les portraits psychologique et physique de ses personnages. Il nous présente d’abord Rachid comme un arabe nerveux, un maghrébin. Il présente ensuite Chaad, un ‘‘colosse’’ Noir, un type costaud, toqué, un peu ou alors trop con… l’homme qui ne pense qu’avec son estomac. Et oui, lorsqu’il s’agissait de son estomac, il avait tous les sens aux aguets.
Éric Pommet présente jusque dans les plus petits détails l’environnement dans lequel évolue le roman. Il présente les immeubles, dans leurs beautés ou leurs répugnances. Dans leurs défauts et leurs qualités. Il décrit les bruits qui se trouvent alentours : les sirènes des ambulances, les bruits de voitures de police et tant d’autres. Il décrit les teints des personnages, les couleurs de leurs yeux, les couleurs de l’azur parfois.
Kevin l’Irlandais n’aimait pas trop Chaad. Il avait toujours tendance à lui chercher des noises. Et lui voulait à tout prix éviter de faire une autre bêtise qui les empêcherait, Rachid et lui à atteindre leur rêve… celui de bâtir un restaurant dans un petit coin penaud. Un restaurant qui accueillerait de gens venant de tous bords. Ainsi, se feraient-ils assez d’argent. Dans leurs restaurants, ils pensaient avoir un coin pour enfants.
Un coin plein de jouets où Chaad rêvait de pouvoir rester. Car mis à part la bouffe, Chaad aimait beaucoup les enfants et leurs sourires. Un jour, Kévin l’irlandais était venu jusqu’au chantier où les deux complices travaillaient déjà afin de leur faire une leçon. J’espère que vous comprenez ce que je veux dire par là. Il était venu pour une bagarre. Il était tellement sûr de lui. Chaad restait tranquille, jusqu’au moment où Kevin donna un coup à Rachid. Il s’avança devant l’adversaire qui bondissait déjà en serrant ses poings. Il donna quelques coups au colosse qui semblaient comme de petites égratignures pour lui. Chaad prit son poing dans sa grosse main et en quelques secondes, sa main fut broyée. On ne voyait que du sang dégouter des mains de Chaad.
Vers l’avant-dernier chapitre du roman, j’ai failli être déçu par la fin tragique de l’histoire. Je ne sais pas trop si c’était une hallucination, un rêve, ou je ne sais quoi. C’est la partie où Rachid étrangle son ami. Heureusement que le chapitre dernier a recadré tout cela.
Des souris blanches et des hommes de couleur est aussi un chant à l’espoir. L’espoir en un lendemain mieux qu’hier et aujourd’hui. L’espoir de sortir indemne même dans les situations extrêmes. J’ai beaucoup apprécié cet optimisme parfois bête de Chaad et son ami. Ils étaient déterminés à atteindre leur rêve… avec leur devise, je cite les mots de l’auteur : « nous on est différents, parce qu’on est libres, on ne dépend de personne, sauf lui de moi et moi de lui » fin de citation. Ou « on sait ce qu’on veut et on sait où on va ».
L’auteur a rédigé son roman dans un style poétique. Il fait souvent usage des musicalités. Je vous invite vivement à découvrir ce bouquin ou ce bouquet de prose.
Je remercie enfin l’auteur pour sa confiance en m’offrant son livre au format électronique pour que j’en écrive une chronique.
Mon passage préféré :
« C’est comme si vivre, vivre comme un homme libre, devait se mériter. Comme si le droit même de vivre n’était qu’un privilège réservé qu’à certains initiés. Le chemin de la liberté est un labyrinthe infernal et impitoyable. Un labyrinthe dans lequel on se bouscule, un labyrinthe dans lequel on est pris comme des rats, un labyrinthe où pour survivre, on est obligé de se bouffer les uns les autres. Un labyrinthe où chaque cul-de-sac révèle un nouveau piège que nous tend le destin. »
Je rappelle que ce livre peut être commandé sur le site de l’éditeur sur ce lien et sur d’autres plateformes de vente des livres.
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